OpenStreetMap

Bonjour ! Je contribue depuis quelques années et ce que j’apprécie le plus, c’est la contribution de terrain. J’ai pu expérimenter plusieurs styles et cette entrée du journal a pour but de vous montrer ces styles, d’en discuter en commentaire et de voir comment je pourrais améliorer tout ça.

À pied

Édition directe

Quand je vais sur le terrain pour une contribution, j’ai le plus souvent sur moi uniquement mon téléphone android. J’utilise plusieurs applications qui me permettent la contribution.

StreetComplete

Écran principal de StreetComplete

StreetComplete est l’application que j’utilise le plus souvent maintenant pour la contribution sur le terrain. C’est une application qui propose des « quêtes » sous forme de petites questions simples et rapides positionnées sur les éléments de la carte qui ne sont pas entièrement qualifiés. Par exemple, si la carte montre un bac de recyclage, l’application demandera ce qu’on a le droit d’y jeter et cela contribue une nouvelle donnée dans OSM.

L’avantage, c’est que les quêtes sont extrêmement simples et rapides. On peut faire d’assez grandes distances sans avoir à s’arrêter tout le temps. Il est possible de choisir les quêtes à activer ou désactiver, et pour le moment je n’ai désactivé que la quête des horaires d’ouverture, car elle prend beaucoup de temps à remplir et est parfois impossible.

L’inconvénient, c’est que l’application ne permet pas de créer de nouveaux objets, uniquement d’améliorer ceux qui existent déjà sur la carte. Par exemple, s’il y a de nouveaux bacs de recyclage, l’application ne les connaitra pas et ne posera pas de question.

Vespucci

Écran principal de Vespucci

Vespucci est un éditer OSM complet, un peu comme JOSM. C’est un éditeur complexe à maitriser mais puissant. Souvent, la contribution avec Vespucci est très lente, donc je ne la privilégie pas. Sur le terrain, les méthodes de contribution différées qu’on va voir plus loin sont très souvent les plus efficaces.

Les seules occasions où j’ai sorti Vespucci sont : quand j’avais du temps pour de la contribution à distance sans accès à mon ordinateur (p. ex. dans le train ou en passager dans la voiture), et quand j’avais du temps pour cartographier à fond un tout petit endroit.

Petite astuce, pour trouver un fond de carte (j’oublie toujours comment faire), il faut utiliser le menu hamburger en haut à droite. Vous trouverez tout ce dont vous avez besoin en fonds de carte (p. ex. sur la France, le fond BDOrtho/ortho HR ou cadastre) et en sur-couches (p. ex. sur la France les sur-couches BANO, BDTopo ou Volta). Vous pouvez aussi récupérer les erreurs des outils d’assurance qualité comme Osmose.

OsmAnd

Écran principal d'OsmAnd

OsmAnd est une application qui permet normalement d’afficher la carte, de rechercher des endroits, de voir les informations et d’utiliser le guidage GPS. Ce n’est pas vraiment un éditeur, mais l’application possède un greffon utile : le greffon de contribution OSM. Pour l’activer, utilisez le menu hamburger en bas à gauche, puis tout en bas de la liste dans le « gestionnaire de greffons ». Trouvez « Édition OSM » et activez-le.

Gestionnaire de greffons

Maintenant, quand vous ferez un appui simple sur un objet existant ou un appui long ailleurs, vous verrez une nouvelle option du menu « actions » qui s’intitule « créer un point ».

Menu « action »

Vous verrez un éditeur d’attributs simple.

Éditeur OsmAnd

C’est pratique pour des objets simples, comme les bancs, les poubelles, les bornes incendie ou les boites à livres, mais l’éditeur est très limité pour les autres types d’objets. C’est aussi limité aux POI et les multipolygones ne fonctionnent pas. Impossible de tracer une route ou un bâtiment par exemple.

Édition différée

On a vu qu’il y avait des éditeurs utilisables sur le terrain. Mais le plus pratique pour moi, c’est ce que j’appelle « la contribution différée ». Ça consiste à récolter le plus d’informations possibles sur le terrain, et de les contribuer plus tard sur OSM, avec tout le confort de ma chaise de bureau et de mon ordinateur. Là encore, j’ai expérimenté plusieurs méthodes.

Séries de photos

Le principe est simple. Sur une ou plusieurs rues, prendre le plus de photos possibles, géolocalisées et à la chaine. On ne se pose pas de question, on prend en photo tout ce qui ne bouge pas. J’utilise surtout cette méthode pour les rues commerçantes où la carte OSM est désespérément vide.

Pour les séries de photo, il vaut mieux prendre sur le côté, pour avoir les devantures en face de l’appareil photo. Prenez d’assez loin pour pouvoir voir tout ce qu’il y a (les enseignes en hauteur, des informations au niveau du trottoir, …). Ça fonctionne bien s’il n’y a pas trop de passage (voitures, piétons, …) entre vous et les magasins. Je prends une photo par seconde, ce qui me permet d’avancer à un bon rythme tout en étant sur de prendre chaque magasin en photo au moins une fois. Pensez à faire demi-tour pour l’autre côté aussi ;)

Pour ce style de contribution, j’utilise OpenCamera. Je l’ai réglé pour ne prendre des photos que si le GPS est actif. Comme ça je suis sur que mes photos seront localisées à peu près correctement. Il faut toujours un peu de temps de chauffe pour que le GPS soit fonctionnel. Allez dans les paramètres, choisissez le mode de rafale illimité et un intervalle qui vous convient (moi j’ai choisi une seconde) :

Menu de paramétrage

Dans les paramètres de géocodage, sélectionnez « Stocker les données de position », ce qui vous permet aussi de sélectionner « Données de position indispensables ». C’est cette dernière option qui fait que la prise de photo ne fonctionnera pas sans GPS.

Menu de paramétrage

Une fois la série capturée, retour à la maison pour analyser tout ça. Pour cela, soit je reprends les photos dans la galerie pour retrouver les magasins, soit je reverse les photos du téléphone vers l’ordinateur (j’utilise Syncthing pour faire ça automatiquement).

Avec JOSM, il est aussi possible d’ouvrir une série de photos pour travailler avec et contribuer tous les détails qui s’y trouvent.

J’ai utilisé cette méthode par exemple à Arzon il y a quelques années pour prendre en photo les magasins en face du port (pratique, un seul côté à photographier). Voilà ce que ça peut donner, une fois qu’on a traité toutes les photos :

Arzon, avant Arzon, après

Assez impressionnant, quand c’est visible sur la carte ensuite :)

Vous pouvez aussi ensuite contribuer ces séries sur mapillary. Depuis leur rachat par Facebook, je ne contribue plus par principe, mais ça reste possible. Il y a une application mapillary, mais je la déconseille car elle ne permet pas de récupérer facilement ses séries, il faut attendre leur traitement et utilise mapillary ensuite.

Cette technique peut vous rendre un peu visible. Sur les sites touristiques, vous serez noyés dans la masse, donc pas de souci, mais sinon vous recevrez peut-être des regards de curieux. J’y suis pas très sensible, mais c’est vrai que ça peut être un frein pour certaines personnes.

Photos de POI

C’est sans doute la technique la plus utilisée par les vétérans. Pour moi, il s’agit d’identifier un lieu de contribution et de regarder autour de moi, s’il y a des choses à améliorer. Pour chaque objet, je prend une vue d’ensemble qui me permet de le placer par rapport à ce qui se trouve déjà sur la carte, et une ou plusieurs vues rapprochées qui me permettent d’avoir les détails de l’objet. Par exemple pour un magasin, je vais prendre une vue d’ensemble pour avoir les magasins de chaque côté aussi, une photo rapprochée pour le nom, les horaires, les informations de contact, et tout ce que je peux trouver.

Pour ça, j’utilise encore OsmAnd et le greffon de prise de note audio/vidéo :

Menu de configuration

Ensuite, le traitement est le même que précédemment. Par contre, n’utilisez pas Mapillary pour des photos uniques, c’est pas fait pour ça.

Voilà ce que ça peut donner. J’ai récemment visité un square qui était mal cartographié. J’ai pris une vingtaine de photos pour avoir tous les angles, tous les chemins, en utilisant la position pour me rappeler ce que je photographiais, depuis quel angle, etc.

photo avant photo après

Là, on a encore plus de chances de se faire aborder, parce que prendre des devantures en photo, c’est pas courant. Alors on explique calmement, et ça se passe toujours très bien. J’ai toujours quelques stickers osm sur moi, pour les distribuer aux curieux. Pour l’instant, j’ai eu l’occasion d’en donner un seul de cette manière.

Demander une carte de visite

Les magasins, bars et restaurants ont souvent des cartes de visite. Si vous en avez la possibilité, récupérez-en une pour obtenir les informations de contact et parfois d’autres informations. Autrement, vous pouvez demander ces informations directement :)

Enregistrements GPS pour les chemins manquants

Quand je remarque un chemin manquant dans OSM, je l’emprunte pour voir où ça va. J’ai un peu l’impression d’être un explorateur :) Évidemment, on ne s’aventure pas sur les chemins privés ou fermés.

J’utilise OsmAnd pour enregistrer la trace. Avoir la trace est pratique pour pouvoir dessiner le chemin proprement ensuite, surtout s’il n’est pas très visible sur l’imagerie (sous les arbres, dans l’ombre, …). Il n’y a rien de bien spécifique pour ça. Il suffit de cliquer sur l’enregistrement, utiliser un intervalle de temps approprié (1-3s fonctionne bien pour moi). J’ai entendu des personnes se plaindre que le GPS était parfois mis en veille, ce qui rend la trace inutilisable, mais ça ne m’est jamais arrivé. C’est peut-être une histoire d’économie d’énergie ?

Promenade OpenData

C’est peut-être moins pratiqué dans la communauté. Il y a de nombreuses sources OpenData qui contiennent différents types d’objets, parmi lesquels des postes de transformation électriques (d’Enedis) et des enseignes (de la base SIREN). Cependant, ces données ne reflètent pas toujours la réalité du terrain. Par exemple, un poste mal placé, une adresse erronée, une fermeture non déclarée. Il est toujours mieux d’aller voir sur place.

Ces données sont disponibles dans les outils d’assurance qualité comme osmose. J’utilise ces outils pour trouver les endroits où me rendre pour trouver spécifiquement ces objets et les compléter. Pour ça, j’exporte les points proches de chez moi ou de mon lieu de contribution qui correspondent à ces données. Sur osmose, je sélectionne uniquement les données qui m’intéressent (par exemple les postes de transformation), j’affiche la zone que je souhaite parcourir sur la carte et dans le menu export en haut, je choisis GPX :

écran d'osmose

Ensuite, j’envoie le fichier GPX vers mon téléphone et je l’ouvre avec OsmAnd, à partir des favoris. Depuis l’écran principal, menu hamburger, « lieux favoris » et appuyer sur le « + » en bas à gauche. OsmAnd demande un fichier, on lui donne le fichier GPX et il l’importe. Ça crée un dossier avec le même nom que le fichier GPX. Vous pouvez utiliser le menu déroulant à côté du dossier de favoris pour changer la couleur. Par exemple, j’utilise le vert pour les postes de transformation.

écran d'osmose

J’imagine qu’on peut faire la même chose avec d’autres sources comme les rapprochements bano et autres, mais si c’est pas sur osmose ou des points GPX, je ne sais pas faire.

Une fois que les favoris sont importés, ils sont sur la carte et je n’ai plus qu’à aller voir sur place s’il y a quelque chose, prendre une ou plusieurs photos si c’est le cas et remplir le tout tranquilement à la maison ensuite.

En voiture

StreetComplete

Quand je suis passager en voiture, je peux encore utiliser StreetComplete, mais cette fois-ci, je n’active que la quête des surfaces des routes. C’est très simple : il suffit de centrer la carte sur sa position, trouver la prochaine quête, jeter un œil par le pare-brise et saisir la bonne réponse. Si vous avez le mal des transports, je déconseille :p

Séries de photos

C’est utile pour avoir plus de détails que juste le revêtement, si vous avez quelque chose pour attacher le téléphone ou une caméra, soit sur le parebrise, soit sur le toit. Je n’ai jamais essayé, mais avec deux ou trois appareils, on peut avoir plus d’angles et donc plus d’information exploitable.

Traitement des contributions différées

Avec vespucci, il est possible de reprendre les photos faites sur le terrain et de les utiliser pour contribuer sur osm. C’est exactement ce que je ferais sur ordinateur, mais si je n’ai pas accès à un ordinateur, Vespucci fait parfaitement l’affaire.

Conclusion

J’ai plusieurs méthodes de contribution sur le terrain que j’utilise en fonction des possibilités et de ce que je veux faire ce jour là. J’utilise assez souvent la contribution différée en même temps qu’une ballade opendata. Chasser les postes de transformation me fait prendre pas mal de rues différentes dans lesquelles on peut parfois trouver des objets intéressants à rajouter. En rando, j’utilise presque exclusivement cette méthode aussi.

Quand je suis en ville, mais pas en chasse de données opendata, j’ai plus souvent tendance à utiliser StreetComplete. C’est assez addictif :)

Finalement, je n’utilise presque jamais d’éditeur sur le terrain, mais je profite de mon temps sur le terrain pour relever le plus d’information possible. Je crois que c’est le plus efficace, parce que mon temps sur le terrain est généralement plus limité que le temps passé devant l’ordinateur…

Discussion

Comment from Vinber on 20 January 2022 at 20:29

Merci pour cet article.

En contribution différée, avec streetcomplete, pour les POI absents, je trouve pratique la note avec photo associée.

Comment from HirschKauz on 30 January 2022 at 12:40

Belle contrib et bon résumé !
je constate qu’on a beaucoup de techniques en commun ;-) (photos et audio geo-référenciés avec OSMAnd~, Syncthing,… Merci pour l’idée des photos en série :-) J’aime aussi Kartaview (Mapillary un peu moins) mais ce qui me manque est la possibilité de prendre notament des simples photos (au contraire d’une série) Salutations de Bergheim sur Erft en Allemagne

Comment from grimpeur78 on 31 January 2022 at 12:48

Très bon résumée, merci !

Je manque OSMTracker entre les util que tu présentes. Ça me paraît aussi une très bonne application mobile pour la contribution différée et la prise de photos.

Comment from Britzz on 5 February 2022 at 14:43

Merci pour ce panel d’outils. J’ajouterais, pour ma part, https://play.google.com/store/apps/details?id=fr.dogeo.osmgo, éditeur de POIs très facile d’utilisation

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